Hôpital Saint-CHARLES

 

Aujourd'hui, j'ai décidé de faire l'exploration de l'Hôpital Saint-Charles malgré la tempête qui sévit dehors. Je me dis que finalement cette météo est très favorable si je veux éviter de croiser un gardien.

Pour entrer, il faut d'abord franchir une palissade métallique d'une hauteur d'environ deux mètres cinquante dont l'arrête est sans pitié pour celui qui ne s'est pas équipé de gants.

Je me coupe à la paume de la main droite. La coupure semble peu profonde mais je saigne quand même. Il serait plus raisonnable de rebrousser chemin et de remettre cette excursion à plus tard mais ma soif d'aventure me pousse à poursuivre. Je contourne l'édifice pour finalement trouver une porte dont la vitre est explosée. Ma main commence à me lancer et le mouchoir que j'ai placé sur ma blessure est déjà tout rouge. Il n'y a cependant pas meilleur endroit pour trouver de quoi panser cette entaille.

Je commence à errer dans les couloirs sombres et lugubres, jonchés de papiers médicaux divers, trempant par endroit dans des flaques d'eau, tout en regardant dans chacune des pièces à ma droite et à ma gauche. Je cherche la bonne lumière provenant des fenêtres et un bon angle tout en examinant le petit matériel médical abandonné qui pourrait servir à bander ma blessure.

Soudain, j'aperçois un chat noir qui passe au bout du couloir. J'entends la complainte du vent qui souffle de parts et d'autres du bâtiment et une porte claque brusquement dans un courant d'air suivi par le bruit des battements d'ailes d'oiseaux qui s'envolent. Je me sens faible, ma vue se trouble et je tombe. Allongé au sol, j'entends soudain une voix masculine me murmurer à l'oreille:

- «Je suis navré. Mais sachez que nous ferons tout ce qui nous est possible pour atténuer la douleur.»

Aussitôt, je me redresse effrayé par ces paroles annonciatrices d'une fin inéluctable. Je regarde rapidement autour de moi. Personne. Je regarde ma main et je constate que le sang a fini par coaguler. Combien de temps je suis resté allongé? Je l'ignore. Je poursuis mon exploration avec cette voix dont mon esprit ne peut se défaire.

Hallucination ou fantôme du passé? La question reste sans réponse.